Le Bergeracois offre un paysage globalement ouvert et cultivé, qui tranche avec les paysages cloisonnés par la forêt, du reste de la Dordogne. Ici, grandes cultures, vignes, prairies et vergers façonnent des paysages aux horizons souvent lointains, modulés par des écrans boisés. En se rapprochant du Plateau d’Issigeac, le paysage s’adoucie et s’ouvre sur les grandes parcelles cultivées. Le patrimoine vernaculaire, surtout celui lié à l’eau (puits, fontaines) a été bien conservé, les tours des moulins à vent se dressent sur les crêtes et vous accompagnent sur une partie du chemin.
JONCTION 18km
Bergerac - Issigeac
Jonction
vers Eymet
BERGERAC
A Bergerac, le pont qui enjambait la Dordogne depuis le Moyen Âge fut, certes emporté à plusieurs reprises par les crues de la rivière dont celle qui lui fut fatale en 1783 (une pile est toujours visible sur la rive gauche), mais il fut aussi détruit par les religionnaires au XVIème siècle. Avant de franchir la rivière Dordogne, on admirera les nombreuses maisons à pans de bois avec remplissage de terre ou de tuileaux, les belles baies Renaissance, mais aussi et surtout la maison Peyrarède appelée faussement château Henri IV. Le nez coloré de la statue de Cyrano, place Pélissière, nous indique la direction des coteaux, notamment celui où s’élève le château de Monbazillac.
Cette demeure seigneuriale construite en 1550 par les d’Aydie est flanquée de quatre solides tours circulaires équipées d’un chemin de ronde et de mâchicoulis. La bâtisse est entourée de douves sèches.
L’aspect médiéval laisse tout de même une large place aux motifs architecturaux de la Renaissance ; les fenêtres à croisillons, la porte principale, la cheminée de la Grande Salle se rattachent à la période de François Ier.
Propriété de la cave de Monbazillac depuis 1960, le château allie dans ses offres de visite le passé à la modernité grâce à de nouvelles technologies. La visite est devenue dynamique, collaborative, immersive et ludique grâce à des vidéos, des audios, des jeux de lumières, des énigmes, du mapping, des animations..
Reprenons notre route jusqu’au pittoresque village de Conne-de-Labarde dont le nom peut interroger. En Occitan la graphie du nom de ce village était « Comna de la Barda », et était issu du nom du cours d’eau (Comna) et de la nature du terrain vaseux (barda). Le bourg s’orne d’une église typique de la région avec son clocher-mur massif à trois baies étayé par des contreforts triangulaires. Cet édifice est dédié à Saint-Martin de Tours à qui l’on portait les petits enfants malades ou rachitiques.
De l’autre côté du vallon, nous traversons Saint-Cernin-de-Labarde dont l’église est dédiée à Saint Saturnin, personnage vénéré dans tout le sud-ouest, bien au-delà de Toulouse où il souffrit son martyre. L’église du village fut reconstruite en 1556. Bientôt se profilent le clocher et les tourelles du château d’Issigeac.
Le village d’Issigeac est parfois considéré comme une bastide. Il n’en est rien, la création d’Issigeac étant antérieure à celle des bastides. Le village aurait hérité sa forme circulaire d’un ancien camp romain. Remarquez dans le village l’organisation des rues et ruelles: rien à voir avec la géométrie affirmée d’une bastide comme Eymet. On parlera donc plutôt d’une cité médiévale pour Issigeac.
Conne-de-Labarde,
Saint-Cernin-de-LabardE et Issigeac
ISSIGEAC
Le bourg médiéval d’Issigeac conserve l’image d’une cité inscrite dans ses vieux murs. Son originalité réside dans l’organisation concentrique du tissu urbain. Le tracé de l’enceinte fortifiée de la fin du XIIe siècle est conservé, où des maisons sont construites aux XIVe et XVe siècles. On peut aussi y voir le corps de logis de l’ancienne prévôté du XVIIe siècle, avec son pigeonnier d’angle. L’originalité du réseau viaire de la cité s’incarne dans un dédale de petites rues animées de maisons dotées d’échoppes. Leur rez-de-chaussée en pierre est surmonté d’un étage en encorbellement édifié en pan de bois hourdis de torchis ou de petites briques.
Au départ de la cité médiévale, le chemin vous amène sur le plateau dans des paysages ouverts.
A 6 kilomètres d’Issigeac se profile au sommet d’un coteau le village de Bardou. L’abbaye de Cadouin envoya trois moines christianiser cet endroit où au XIème siècle les cultes païens étaient encore vivaces. C’est ainsi que fut construite l’église actuelle de style roman primitif. Le château de Bardou, un peu en dehors du bourg, englobe les restes d’une forteresse anglaise du XIIIème appelée à l’époque « Fort Saint John ». Le capitaine anglais finança la petite chapelle gothique qu’il fit adjoindre à l’église pour suivre la messe en famille.
Le chemin repart ensuite sur le plateau jusqu’au village de Naussanes. Un petit détour par l’église permet de découvrir cette ancienne chapelle d’une commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jerusalem devenue église paroissiale à la Révolution. Au sud du sanctuaire, un oratoire “Notre-Dame-de-Lourdes” a été construit en 1958 avec les restes d’un pigeonnier.
Les histoires d'Amadour
METTEZ VOS PAS DANS LA LEGENDE
ISSIGEAC: A l’époque ou Zachée traversa le territoire, cet endroit était occupé par un grand camp romain. On a dit, ensuite, que les soldats romains avaient amené avec eux le culte d’une déesse de la fertilité, magicienne qui défendait les bateaux de la tempête, une déesse à la peau noire appelée Isis dont le culte provenait à l’origine de la lointaine Egypte. Certains disent encore aujourd’hui que le nom de la ville pourrait provenir de cette déesse. On dit que c’est sur les ruines de ce camp romain que la ville médiévale d’Issigeac fut construite bien avant les bastides. Au Moyen Âge, la ville s’entoura de puissants remparts pour se protéger des attaques des Français et des Anglais.